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Alimentation : la nouvelle version du Nutri-Score annoncée pour fin 2023 agace la filière du Roquefort en Aveyron

En Aveyron, la filière Roquefort monte au créneau contre le Nutri-Score. Cet étiquetage nutritionnel lancé en 2017 va encore évoluer pour être plus précis et rigoureux. Le fromage AOP devrait être toujours aussi mal noté par la nouvelle version.

Le Nutri-Score va voir son mode de calcul modifié. A la fin de l'année, il devrait être plus précis et plus rigoureux dans sa nouvelle version. En Aveyron, la filière Roquefort s'inquiète de ses conséquences.

Qu'est ce que le Nutri-Score ?

le Nutri-Score c'est ce petit logo affiché sur la plupart des produits vendus en grandes surfaces. Avec ses 5 lettres de A à E, il permet de vérifier la qualité nutritionnelle de ce que l'on met dans notre assiette. Lancé en 2017, il s'est imposé dans notre quotidien.

Mais le Nutri-Score a de nombreux détracteurs car son algorithme ne prend en compte que les données de l'aliment. Résultat : un soda allégé ou des nuggets de poulet se retrouvent mieux classés que les fromages AOP, étiquettés D ou même E pour le Roquefort.

Une filière en colère

Depuis la création du Nutri-Score, la filière Roquefort milite pour un fromage sans Nutri-Score. Des groupes de soutien ont été créé sur les réseaux sociaux et de nombreuses vidéos font la promotion des qualités nutritionnelles du fromage aveyronnais.

"Le Roquefort, c'est gras et c'est salé", explique un éleveur de brebis aveyronnais. "C'est injuste de l'insérer dans ce classement car c'est un produit non transformé. On dénigre notre travail. La recette d'un fromage AOP, elle est fixée. On ne peut pas la changer contrairement aux grands industriels qui fabriquent des produits ultra transformés".

Des consommateurs avertis

Coté consommateurs, les amoureux du Roquefort ne s'inquiètent pas vraiment d'un classement du Roquefort en E. "On sait parfaitement que les fromages ne seront jamais classés en A", raconte une touriste en pleine dégustation. Et son voisin de renchérir : "Il suffit juste de ne pas en manger un kilo par jour !"

La nouvelle version du Nutri-Score annoncée pour fin 2023 sera plus précise et plus rigoureuse. Mais toujours pas question à priori de prendre en compte les qualités nutritionnelles du Roquefort.

Le fromage AOP devrait donc rester dans le rouge, classé en E.

La grotte-fromagère de Clapade

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Située dans la commune de Millau, entre la ferme et la chapelle ruinée de Saint-Martin de Clapade, placée sur une butte au lieu-dit Serre de Lerme (ermitage) (chapelle appelée aussi de Mauriac), dominant la Dourbie, la grotte fromagère de Clapade se présente comme une minuscule cave, sans doute l’une des plus petites connues à ce jour. Les propriétaires qui l’ont utilisé au XIXe siècle se sont simplement contentés de murer son entrée, aucune ventilation n’y est apparente.

Une fois la porte passée, nous entrons dans une salle semi-circulaire de 6 mètres de large sur 4,20 m de profondeur. Une banquette naturelle de 40 cm de hauteur occupe toute la partie gauche faisant office d’étagère. Un crochet apparaît suspendu en son centre. Cette grotte bien exposée n’a nécessité que peu de travaux d’aménagement, en dehors de son mur de fermeture, l’entrée se trouvant sous une barre dolomitique en bordure du Causse. C’était une cave privée n’affinant, ou ne conservant que des fromages fabriqués par le propriétaire de la ferme et destinés à son usage personnel.

Maurice Labbé et J.P. Serres ont retrouvé des vestiges de son exploitation : « Des fragments de faisselles ont pu être recueillis, dont un portant la marque de Laurens dit Paulet, Potier de Millau, Laurens était un potier qui a officié dans les dernières décennies du XIXe siècle. Son papier à lettres portait les mentions : poterie et briqueterie, faïence, porcelaine, verre, cristaux et poterie en tout genre. » (L’épopée des Caves Bâtardes, 1999)

Avant que cet usage d’utiliser ces caves bâtardes ne soit interdit, A. Boyer en 1909 se faisait le défenseur de ces petits propriétaires qui affinait des fromages sur leurs terres : « Aujourd’hui, divers propriétaires exploitent encore une quinzaine de ces caves, et, il faut même bien le dire, leurs produits sont souvent meilleurs que ceux fabriqués à Roquefort parce que, dans ces cas, on se sert  exclusivement pour l’affinage des procédés naturels. Ces caves ont aussi un énorme avantage pour la très petite propriété, elles servent de débouchés aux petits fermiers, perdus en pleines montagnes, à qui leur éloignement de toute fromagerie et le peu d’importance de leur production laitière font une nécessité de la fabrication domestique. Si donc on comprend que les négociants de Roquefort aient eu un intérêt commercial a combattre et à faire disparaître ces caves, on ne peut d’un autre côté, au point de vue agricole, que souhaiter leur maintien, nécessaire à la satisfaction des intérêts des agriculteurs qui ont le plus besoin d’être soutenus puisqu’ils sont les plus déshérités et les plus pauvres » (L’industrie fromagère à Roquefort, Paris 1909).

Même s’il s’agissait d’une cave de ferme, selon la qualité de l’air et l’emplacement de ces grottes, certains propriétaires en profitèrent pour faire commerce de fromages sous l’appellation « Roquefort », mais ceci ne dura qu’un temps comme nous le rappelle Paul Marres : « Quelques fromageries locales, utilisant des grottes favorables, doivent se fermer ou se laisser absorber, par Roquefort. Depuis la loi de 1925 interdisant de qualifier fromage de Roquefort tout fromage affiné dans des caves autres que celle du Combalou à Roquefort, les caves locales se sont fermées ».(Les grands Causses, 1935).

En sortant de cette grotte-cave, il convient de contempler le paysage splendide qui s’offre à nous au-dessus de la Dourbie et de Font-Longue vers le Monna et Millau..

Aveyron : le causse Comtal, également une terre du roquefort

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L’entreprise familiale Gabriel Coulet a ouvert un site de fabrication à Sébazac, en 1981.

Dans la zone artisanale rue du Cros, historique du développement économique de Sébazac, se niche la fromagerie Gabriel Coulet. Cet emblème gastronomique du fromage roquefort, a ouvert le site à Sébazac en 1981 pour assurer la collecte efficace de 90 producteurs sur un rayon de 35 km. L’appellation d’origine protégée (AOP) roquefort s’étend à l’Aveyron et Sébazac, terre du causse, correspond au cahier des charges du roquefort. "Le lait est fragile et vivant, nous garantissons la traçabilité et la qualité de nos produits", assure Joël Guiraldenq, responsable du site depuis son ouverture. Ce qui en dit long sur son attachement et sa passion. "Il faut avoir la passion", ajoute-t-il en ce sens. Celle-ci est récompensée avec force et vigueur au fil du temps qui fait son œuvre. "On fait des fromages de qualité, l’évolution est qualitative et quantitative." S’adapter est le maître mot. L’écoute aussi grâce à la relation avec les producteurs au gré des collectes quotidiennes. "Il y a un vrai attachement des producteurs", glisse-t-il. De l’attachement à chaque niveau qui crée une chaîne d’union au service du roquefort Gabriel Coulet dont la fierté est aussi d’exercer pour une fromagerie familiale et toujours indépendante au XXIe siècle.

Une palette sur mesure pour le roquefort Société

Craemer a fabriqué 15 000 palettes pour la Société des caves afin de manutentionner le roquefort Société dans le lieu où le fromage est affiné. Elles se caractérisent par leurs dimensions spécifiques, leur résistance et leur nettoyabilité.

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Un milieu frais et humide, des bacs de transport aux dimensions particulières, un niveau d'hygiène élevé, des circuits logistiques courts, des transpalettes de petite taille : le roquefort Société a ses exigences que les palettes se doivent de respecter. Afin d’assurer la manutention de son célèbre fromage dans les caves naturelles de l’Aveyron, où il est affiné durant trois mois, la Société des caves a confié à Craemer la fabrication de ses nouvelles palettes. Elles remplacent le parc existant. L'entreprise a choisi le modèle CS1 de Craemer, plus exactement une version adaptée, créée sur mesure par l’injecteur allemand pour répondre à ses besoins. La taille, en premier lieu, a été modifiée. Grâce à ses dimensions de 815 x 1200 mm, la palette peut accueillir les 49 bacs spécifiques servant au transport des fromages, de l’endroit où ils sont fabriqués jusqu’à l’atelier de conditionnement après l'affinage. Pour sécuriser leur maintien, Craemer a doté sa palette de rebords extérieurs renforcés de 7 mm.

Charge verticale

Des renforts ont également été ajoutés sur toute la structure, afin de garantir une meilleure résistance à la charge verticale. En Inox, ils ne souffrent pas des conditions particulièrement humides des caves naturelles d’affinage. Les semelles chanfreinées des deux côtés facilitent le passage des fourches des transpalettes, et en particulier du petit transpalette électrique utilisé par le fromager. « Craemer est le seul fournisseur à avoir répondu à notre cahier des charges et à nous proposer un modèle de palettes sur mesure répondant parfaitement à nos besoins », explique Francis Bousquet, responsable affinage et conditionnement de la Société des caves. L’hygiène n’a pas été oubliée. Cette palette se caractérise par son plancher presque plein, facilitant le nettoyage. Des perforations facilitent l’écoulement de l’eau et permettent un stockage à l’extérieur. Enfin, la couleur, vert foncé, s’accorde parfaitement avec l’identité visuelle de la Société des caves qui, pour mémoire, utilise un emballage de même couleur. Fabriquées d’un bloc sur de puissantes presses à injection, les palettes C1 sont constituées de polyéthylène haute densité (PEhd). Craemer garantit une durée de vie allant au-delà de dix ans avec des taux de rotation élevés. « En fin de vie, les palettes sont reprises par Craemer et entièrement recyclées, car en matière vierge. Cela est très important et répond aux objectifs de notre politique RSE », souligne Francis Bousquet. Au total, ce sont 15 000 palettes C1 qui font leur entrée progressive chez la Société des caves pour assurer la manutention de 10 000 tonnes de roquefort par an.

Le Roquefort AOP, le fromage emblématique de l’Aveyron

C'est au cœur de l'Aveyron qu'est né le Roquefort, premier fromage français à avoir reçu une appellation d’origine, en 1925. L’histoire de ce fromage à pâte persillée est liée à un terroir : la montagne crayeuse du Combalou, à Roquefort-sur-Soulzon, au sud-est de Rodez.

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« Ne sera Roquefort que ce qui sortira des caves de Roquefort ». Formées naturellement dans la montagne par l’érosion et les éboulements, les caves de Roquefort sont les seuls et uniques lieux d’affinage du fromage, dans lesquels il doit passer au minimum 14 jours. Ces caves sont appelées fleurines.

Seul l’affinage doit être à Roquefort, la collecte de lait de brebis de race Lacaune s’effectue dans un périmètre beaucoup plus large. Elle s’étend sur tout le département de l’Aveyron et quelques communes des départements limitrophes. En 2020, près de 16 000 tonnes de Roquefort AOP on été commercialisées (source : les produits laitiers AOP).

La légende du Roquefort

Qualifié de roi des fromages par Diderot et d’Alembert, le Roquefort est la plus ancienne Appellation d’origine fromagère, obtenue en 1925. Avant cette date, il était fabriqué avec du lait de chèvre et du lait de brebis. Aujourd’hui, il est exclusivement élaboré avec des brebis de race Lacaune.

La légende veut que le Roquefort soit né d’un pur hasard : un pâtre oublia un jour son sac dans une grotte. Quand il revint quelque temps plus tard, son pain avait moisi, son fromage de brebis était devenu bleu. En réalité, on suppose plutôt aujourd’hui que les veinures qui apparaissaient de manière aléatoire sur ce fromage étaient dues au mélange du lait de chèvre et de brebis.

La fabrication du fromage

C’est un champignon appelé penicillium roqueforti qui est responsable de la moisissure. Il est ajouté au lait en cours de fabrication. Pour favoriser son développement, le fromage est percé de quarante trous sur toute sa hauteur. L’humidité et la parfaite maîtrise de la température des caves jouent aussi un rôle important dans son apparition. C’est ce champignon qui donne tout son goût et son onctuosité au fromage.

Durant 15 jours à 3 semaines, le fromage est exposé dans les caves. Quand le chef de cave estime que le développement du penicillium roqueforti au sein du fromage est suffisant, les « pains » sont emballés dans une feuille d’étain et conservés dans des salles à basse température pour poursuivre leur lente maturation. Trois mois au minimum sont nécessaires à l’élaboration du Roquefort.

Aveyron : le roquefort, une légende culinaire aux secrets bien gardés

La série "Les petits plats dans l’écran" du 13 Heures présente, samedi 7 mai, un fameux fromage bleu occitan, qui tire son nom d’un village au cœur de l’Aveyron : Roquefort.

C’est un des mystères les mieux gardés. Une légende culinaire qui sommeille jusqu’à onze étages sous terre. Seuls sept fabricants au monde ont percé ses secrets. Des caves millénaires où il s’habille patiemment de bleu, jusque dans nos assiettes, le roquefort n’a pas fini d’étonner. L’histoire commence en Aveyron : 750 000 brebis de race Lacaune y suivent un régime trois étoiles en plein air.

Sa moisissure fait la renommée du roquefort

Il faut 12 litres de lait entier pour fabriquer un roquefort et ensuite, un grand savoir-faire. "La légende du roquefort, c’est le fameux berger qui oublie son fromage et son morceau de pain dans une grotte pour courir derrière une bergère, et qui retrouve son pain moisi et son fromage qui est couvert de moisissure", raconte Jacky Carles, maître affinage roquefort pour Société Roquefort. Légende ou pas, c’est bien sa moisissure qui continue de faire la renommée de ce fromage. Un quart du roquefort produit autour de ce petit village de l’Aveyron est vendu à l’étranger.

LE ROQUEFORT

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